Paulo Soarès rassembla toute son énergie et concentra tous ses sens. Assis dans son vieux fauteuil tournant en bois vernis, la tapette dans la main droite, il ne bronchait plus. Avec une lenteur infinie et à peine perceptible, il leva son bras droit de quelques centimètres. Son regard était fixé sur cette guêpe qui l’énervait depuis une bonne dizaine de minutes. Ses yeux ne cillèrent plus. Avec son teint de bronze – qu’il tenait de sa mère d’origine indienne – et la sueur qui donnait à sa peau une légère brillance, on aurait juré une statue. La guêpe voletait autour de la lampe de bureau, puis autour de son pot à crayons (une noix de coco vidée et aplatie sur le fond par un coup de scie). Il attendit qu’elle se posât sur le sous-main. En un centième de seconde, la tapette s’abattit sur la guêpe, ne lui laissant aucune chance de s’échapper. Paulo sourit. « Je l’ai eue !  » pensa-t-il, satisfait....
 
   
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