Tuer, tuer, tuer...

Encore une adolescente de 15 ans tuée par… un adolescent.

Quel est ce monde dans lequel les collégiens s’entretuent, où l’on met des Kalachnikov entre les mains d’enfants de 12 ans, où les manifestations dégénèrent en guerre civile, où les soi-disant combattants de Dieu ont totalement fourvoyé leur propre concept divin, où des soi-disant hommes politiques tentent de maquiller leur incompétence et leur incommensurable vanité par des simagrées, des hurlements vulgaires, et des paroles vaines.

Né après la guerre, je pensais, adolescent, que j’avais bien choisi mon époque, que je pourrai peut-être échapper à la 3ème guerre mondiale, que la barbarie nazie était un cauchemar relégué aux poubelles de l’histoire… Pourtant la barbarie nous est revenue. Plus souvent qu'à son tour. Elle est là, à notre porte, à la porte de l’école où vous amenez vos enfants, à l’aéroport, à la gare, au supermarché. Elle est entrée dans les têtes droguées d’enfants abandonnés qui ne distinguent pas les jeux vidéo de la réalité.

Moi qui rêvais d’un monde sans guerre, sans haine, où les gens honnêtes pouvaient gagner leur vie honnêtement, j’ai l’impression d’avoir été parachuté sur une planète que je ne connais pas. Que je ne reconnais pas. Oh, bien sûr, nous ne sommes pas dans un monde de bisounours diront certains avec un sourire mesquin et hautain, comme si la foi en l’humanité était une maladie honteuse. Personnellement, escroqué trois fois dans ma vie professionnelle, ayant même été obligé à une époque de vendre ma maison pour survivre à un impayé de six mois de mission, je veux croire encore qu’il existe des gens honnêtes.

J’ai l’impression que nos sociétés sont devenues suicidaires (Oh, ce n'est pas la première fois). Elles ont donné les clés de la vie à quelques grands criminels, quelques psychotiques notoires ou quelques grandes fortunes qui n’ont aucune idée de ce qu’est la vie. Oui, la vie toute bête (je ne veux pas faire de philosophie ici). Vous savez, vous recueillez une petite plante toute sèche, mal foutue, vous la mettez dans un pot avec du bon terreau, vous l'arrosez et, hop, miracle, elle vous fait de belles feuilles.

Tuer-tuer-tuer, voilà le leitmotiv des uns. Fascination du sang qui gicle de la carotide. Tuer même ceux qui fabriquent leurs téléphones mobiles, leurs 4x4, leurs armes, leurs vêtements, tuer père et mère s'il fallait, tuer même leur dieu si celui-ci s’avérait soudain ne plus être d’accord ou simplement se fatiguer de tout ce sang.

Argent-argent-argent, pour les autres. Vendre à tout prix, des armes (justement), de la drogue (justement) étiquetée ou non, appauvrir la terre jusqu’à l’os. Posséder. Posséder le monde. Accumuler une illusion. Puisque l’argent n’est qu’un contrat de confiance entre celui qui achète et celui qui vend. Inventé depuis la nuit des temps par les hommes qui ont bien vite compris que l’on ne peut pas découper sa vache en 240 morceaux pour acheter une miche de pain. Une illusion donc. Une valeur virtuelle sur laquelle on se met d’accord.

Ce sentiment est-il le reflet de la réalité ou bien n’est-ce aussi qu’une illusion, un reflet déformé par les médias s’intéressant plus aux choses destructrices plutôt qu’aux choses constructives ? Pourtant j’ose croire qu’il existe des évènements heureux contenant plus de vie que de mort, mais dont on ne parle pas. Reste-t-il sur cette planète un territoire encore vierge de violence et de mort ? Une « terre du milieu » où Elfes, Nains, Hommes, Hobbits et Ents vivent en bonne intelligence.

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