L’Elfe
 
 
Une fois encore je vous ai vue
Sans vos ailes
Elfe de sagesse et de savoir.
Au fait, les semez-vous, dès leur naissance,
au gré du vent mauvais
et oppressif,
pour protéger ceux que vous aimez ?
Pour un peu les aider à franchir l’obstacle
Et atteindre la liberté ;
Pour un peu détourner leur regard du parapet du pont
Et les faire avancer d’une grande enjambée
Bien au centre.
 
Est-ce cet essaimage de plumes
Qui vous rend si légère au fil
du temps qui s’écoule pour d’autres ?
Ces plumes sont-elles d’or comme vos cheveux,
Lumineuses comme votre regard,
Délicates et fines comme vos pensées ?
 
Sont-elles blanches ou mauves
            Comme dans nos rêves d’enfant ?
Ou bien sont-elles simplement les messagères
De votre intention
Pure
De sorte que ceux qui les reçoivent
Puissent à leur tour « gagner » leurs ailes
Et atteindre ce pays de Connaissance
Là bas
Tout au bout du pont
Où l’on entend murmurer les sources du paradis


(À la manière de Robert Desnos)
 
Dialogue autour de l’Ange
 
— Un ange ?
Ça n’existe pas ! Ça n’existe pas ! »
 
— Ah bon ! Pourtant j’en ai rencontré un
(ou Une…)
L’ai même raccompagné chez lui
(chez Elle…)
 
— Ça prouve quoi ? Ça prouve quoi ?
Un ange ça n’existe pas !
Et d’abord ça ressemble à quoi ?
 
— Facile. Facile. Tout d’abord l’Ange est Beauté
 
— Cliché ! Cliché !
 
— Je sais. Mais
Quand un Ange vous regarde, il (Elle…) VOUS Regarde
Quand un Ange vous parle, il (Elle…) VOUS Parle
Et quand il vous écoute, ELLE VOUS Écoute !
 
Et soudain
Plus rien autour n’existe vraiment (sauf si l’Ange veut bien)
La gravité retourne à ses livres de Physique,
La matière devient ténue et amusante,
L’énergie même n’est plus nécessaire,
Le temps est élastique au gré des pensées de l’Ange
Et l’éternité augmente énormément.
Votre « âme » fait du Youpala sur une onde esthétique,
Vos mains ne tremblent plus,
Vos yeux ne cillent plus.
Juste un peu d’émotion
(Ce n’est pas tous les jours que l’on prend soin d’un Ange)
Et tellement d’Admiration !
 
— Et cette larme au coin de l’œil ?
 
— Oh, ce n'est rien. Rien que l’océan qu’il me faudrait traverser pour rejoindre son « paradis ». 
Et ça, ça n'existe pas.
 
— Et pourquoi pas ?
 

N’oubliez pas vos ailes
 
 
(À un ange nommé Virginie)
 
 
Quand vous redescendrez de votre blanc nuage
Souriante et sereine comme une fille sage,
N’oubliez pas vos ailes.
 
Quand vous vous pencherez sur l’enfant attristé
Pour lui donner l’amour dont il semble frustré,
N’oubliez pas vos ailes.
 
Lorsque le monde est dur, lorsqu’il blesse nos âmes,
Mais que votre sourire en rallume les flammes,
N’oubliez pas vos ailes.
 
N’oubliez pas vos ailes, qui sont votre apparat
(Même si vous pensez ne les mériter pas)
Car nous, nous les voyons. Cela vous sied si bien !
Et si par le hasard perdiez tout votre bien,
N’oubliez pas, n’oubliez pas : gardez vos ailes.
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